Green bean to bar à Tokyo
Photographie Lili Barbery-Coulon

Green bean to bar à Tokyo

Green bean to bar à Tokyo

Japan is always a good idea comme dirait le journaliste Gilles Denis qui décline ce mantra au fil de ses voyages sur Instagram. Mon récent passage au Japon était sans doute le plus étrange séjour que j’ai vécu dans ce pays. A la fois constamment réconfortée par la sérénité émanant des gens et des lieux, et nauséeuse à chaque injection d’informations en continu. Je n’étais pas du tout présente à moi même, comme tiraillée entre deux espaces spatiotemporels. Je me sentais coupable de ressentir du bonheur lorsque j’étais face à une beauté éclatante ou un gadget dérisoire. Coupable aussi de ne pas réussir à honorer ma chance d’être là-bas, ma chance d’être en vie. Du coup, je me suis réfugiée derrière mon appareil photo comme s’il s’agissait d’une armure capable d’imprimer des émotions que je ne lirais que plus tard. Dans les jours qui viennent, j’ai envie de partager avec vous ces images rapportées. Des bonnes adresses. Des lieux insolites. Peut-être juste des photographies sans but précis.

Photographies lili barbery-coulon

On commence par cette toute nouvelle chocolaterie de Nakameguro, un petit quartier paisible à deux stations de Shibuya (vous pouvez lire ici mon post sur ce coin). Truffé de jolis magasins et de cafés irrésistibles, Nakameguro correspond à peu près au bord du Canal Saint Martin à Paris – sans la foule. J’adore longer la rivière et passer d’une rive à l’autre à la recherche de nouveaux lieux. Ce jour-là, il faisait beau et partout où nous nous arrêtions, il suffisait de dire que nous venions de Paris pour que les Tokyoïtes se plient en deux la main sur le cœur. Alors que je prenais une photo d’un salon de coiffure aux allures de bistrot français, un ouvrier du bâtiment m’arrête et me parle dans un anglais impeccable. Il avait un casque de chantier, une chemise à carreaux et un gilet fluo. Le reste de l’équipe avec qui il travaillait se trouvait sur un Caterpillar de l’autre côté d’une palissade. Il m’a demandé d’où je venais et m’a immédiatement témoigné son émotion au sujet de Paris. J’étais très étonnée par la qualité de son anglais car à Tokyo, c’est assez rare, même dans les milieux éduqués. Il a sorti une carte de visite de sa poche, me recommandant d’aller voir une nouvelle chocolaterie à quelques pâtés de maison plus loin. C’était si inattendu ! J’ai marché vers la chocolaterie sans grande conviction. Mais quand je suis arrivée devant, je me suis demandée ce qui avait permis à cet inconnu d’aussi bien cerner mes goûts. Avouez que c’est troublant, non ?

Photographies lili barbery-coulon

Premier plaisir en entrant : le parfum de cacao qui accompagne chaque inspiration. L’espace était vide car il était encore tôt. A gauche, un salon de thé accueille les gourmands en quête de pâtisseries sophistiquées. A droite, une collection de tablettes à faire frémir les Mast Brothers de Brooklyn : rien que du chocolat fait maison dans l’atelier et emballé dans des imprimés délicats. On peut aussi acheter des bocaux de granola croustillant ou emporter une pâtisserie du jour. Du comptoir, on aperçoit le laboratoire de fabrication à travers les portes vitrées. Deux chefs français étaient justement en train de confectionner des gourmandises cacaotées. Lorsqu’ils ont vu que nous venions de France, ils nous ont sorti le grand jeu : on a visité tout l’espace et goûté des tonnes de variétés de chocolat… Au fond de l’espace, de grandes tables accueilleront bientôt des ateliers pour apprendre aux Japonais à fabriquer leur propre tablette de chocolat.

Photographies lili barbery-coulon

Une bonne adresse nippone (le propriétaire est bien japonais) à aller voir absolument si vous vous promenez dans ce coin.

Photographie lili barbery-coulon

Green Bean to Bar, 2 chrome-16-11 Aobadai, Meguro-ku, Tokyo-to 153-0042. Ouvert de 11h à 21h. Fermé le mercredi. Tel : + 81 3 57 28 64 20

Photographie lili barbery-coulon