Food and girl power

Food and girl power

Food and girl power

Je rêve d’un média dont la moitié du contenu serait dédié aux bonnes nouvelles. En cherchant sur Google, j’ai trouvé un journal dans cet esprit mais il n’a pas l’air d’être régulièrement mis à jour (je ne sais d’ailleurs pas qui le tient et n’ai vérifié aucune des infos sur ce site, donc ne m’engueulez pas s’il s’agit d’un tissu de bêtises, please). Preuve que l’optimisme est un marathon difficile à tenir sur la durée. Pourtant, j’aimerais bien qu’on me parle de ce verre à moitié plein plutôt que du gobelet en plastique – non recyclable – presque vide. Pas pour me couper du monde et faire semblant de vivre avec les Bisounours (en parlant d’eux, écoutez l’excellente chronique de Nicole Ferroni sur France Inter). Néanmoins, dans cette époque nauséabonde où l’oreille s’est habituée à la haine sous toutes ses formes, il y a aussi des faiseurs de bonnes ondes, des résistants optimistes dont on aimerait entendre parler plus souvent.

Les filles derrière « Le Récho »

Parmi eux, un groupe de filles âgées de 25 à 40 ans a décidé d’aller passer ses vacances à Dunkerque dans un centre de réfugiés cet été. Le 15 août 2016, cette petite bande va installer un food truck au cœur du Camp de La Linière (premier centre aux normes humanitaires). Les réfugiés pourront y trouver des repas végétariens compatibles avec toutes les croyances à l’heure du déjeuner et l’après-midi, ils pourront participer à des ateliers culinaires pour apprendre à confectionner les repas qui seront servis le soir ou échanger des recettes issus de leur propre pays. A l’origine de ce projet baptisé Le Recho, Vanessa Krycève, à la fois chef et comédienne, et Elodie Hué, chef à domicile, sont convaincus que la cuisine a un rôle majeur à jouer dans cette catastrophe humanitaire. Le but n’est pas de nourrir à court terme des populations en souffrance puis de les laisser tomber. L’objectif est de créer du lien social là où il n’y en a plus, mais aussi d’éveiller la curiosité sur la restauration, un secteur qui emploie plusieurs dizaines de milliers de personnes en France. Cette bande n’a donc pas l’intention de s’arrêter à Dunkerque. Le Recho, s’il fonctionne comme elles l’ont prévu, pourrait bien voyager en Europe dans différents camps de réfugiés.

C’est grâce à Elodie Fagan que j’ai entendu parler du Recho. Elodie travaille pour Pinterest en France, nous avons eu l’occasion de nous croiser à plusieurs reprises. On était toutes les deux intervenantes à la première Birchbox School, une formation destinée aux jeunes blogueuses et youtubeuses beauté, ce qui nous a donné l’occasion de mieux nous connaître. Le soir, après avoir passé sa journée à détecter les sujets « trendings » du moment sur Pinterest, elle s’occupe de promouvoir le Recho auprès de la presse et des blogs. Amie avec Vanessa Krycève, cette passionnée de cuisine ira elle aussi à Dunkerque cet été. Elles y sont d’ailleurs toutes déjà allées en repérage : « Même si ce camp est aux normes humanitaires, que les réfugiés sont logés dans des cabanons en bois et pas dans des tentes et que de nombreuses associations font déjà un travail formidable sur place, l’ambiance reste triste, explique Elodie. Or, quelles que soient nos origines, la cuisine a le pouvoir de nous rapprocher instantanément ».

Certains diront qu’elles sont utopistes et que c’est une goutte d’eau dans un océan. D’autres penseront qu’elles pourraient commencer par s’occuper de la misère dans leurs arrondissements parisiens. Je fais partie de ceux qui croient au contraire que chacun de ces petits gestes répare l’humanité toute entière, peu importe la personne à qui on choisit de tendre la main. Bravo les filles ! Et si vous avez envie de les aider à aller au bout de leurs ambitions, vous pouvez vous rendre sur le site Kiss Kiss Bank Bank qui leur sert actuellement à récolter des fonds. Bonne journée, profitez bien de ce soleil qui change tout !