Un goûter « Reine des Neiges »
Photographie Lili Barbery-Coulon

Un goûter « Reine des Neiges »

Un goûter « Reine des Neiges »

« Libérééééééeeeee, délivréééééeeeee je ne mentirai plus jamais »… Si vous n’avez pas d’enfant, ni nièce-cousine-filleule-petite-fille-de-moins-de-dix-ans dans votre entourage, alors vous n’allez rien comprendre à cet article. Le monde se divise ainsi en deux depuis quelques mois. Ceux qui connaissent par cœur la bande musicale du film La Reine des Neiges (parfois plusieurs morceaux de la bande musicale. Parfois même dans plusieurs langues. Si, si, je ne plaisante pas – une pensée pour mon amie Virginia dont les filles maitrisent les chansons en italien, en anglais, en français et en japonais !). Et ceux, les épargnés, qui ne savent rien d’Olaf le bonhomme de neige ni des pouvoirs givrés d’Elsa. Je ne comprends toujours pas le succès de ce film Disney qui me semble bien moins bon que d’autres. J’imagine que ça tient aux organes des chanteuses justement – un genre de voix hybride entre Lara Fabian et Britney Spears, tout ce que j’aime, merci la vie – qui ne nous épargnent aucune modulation, aucune montée d’octave. Bref : ma fille adore.

Photographies Lili Barbery-Coulon. La table du goûter et les petites reines des neiges déchainées

J’ai réussi à échapper à la panoplie des horreurs (comme la couette imprimée « frozen », le bol au petit-déjeuner ou la perruque platine nattée). J’ai cependant cédé au tee-shirt (réservé pour dormir la nuit) et malgré toutes mes tentatives de manipulation pour lui organiser une fête sur le thème de Mon Voisin Totoro (tellement plus mignon), mon enfant, que dis-je, ma chair m’a réclamé un anniversaire « La Reine des Neiges ». Pour la table, pas de difficulté. Il est tout à fait possible d’éviter le merchandising Disney en optant pour de la vaisselle jetable bleu et blanche. Quelques touches argentées pour évoquer le froid (des ballons silver, des couronnes à paillettes argent, une guirlande happy birthday argentée). J’avais gardé des pampilles qu’on m’avait envoyées avec un cadeau de Noël l’an dernier (la fille qui garde tout, c’est moi, une vieille maladie familiale…), j’en ai mis sur la table pour évoquer la glace. Et il me restait aussi des boules en feutrine turquoise de cette fête-là, immédiatement recyclées.

Photographies Lili Barbery-Coulon. La pinata bonhomme de neige trouvée sur Annikids et les détails de la table du goûter (les chamallows trempés dans du chocolat, je les ai réalisés avec ma fille en imitant une idée de Chez Bogato)

Je n’ai pas fabriqué le gâteau, je n’en avais ni le temps ni l’envie. J’ai confié cette tâche à Anaïs Olmer de la pâtisserie Chez Bogato dont l’équipe a relevé le défi brillamment. C’est un peu le gâteau qui fait à lui seul le thème de la fête, non ? Imaginez l’hystérie des petites filles lorsqu’elles ont découvert le portrait d’Elsa en pâte d’amande ! Car, évidemment, j’ai oublié de le dire : il n’y avait que des filles à cette fête. Et en petit nombre. D’abord parce que dès qu’ils sont trop nombreux, les enfants ne s’amusent plus. Pire, l’anniversaireux(se) se métamorphose en Gremlins. En outre, je n’ai pas un appartement extensible et je tiens à mes tympans. Il paraît que le chiffre idéal c’est l’âge de l’enfant + 1…

Photographie Lili Barbery-Coulon. La table après le passage de la marmaille 

Comment occuper cette marmaille pendant trois heures ? S’il fait suffisamment chaud et que votre appartement n’est pas grand, l’option « jardin municipal » est assez géniale. Je vois souvent des anniversaires organisés au jardin Catherine Labouré. Les parents accrochent des guirlandes de ballons dans les arbres, apportent des couvertures pour s’installer sur l’herbe et lancent de grandes chasses au trésor. Nous avons profité de la cour de mon immeuble et Salomé, une jeune fille absolument formidable dont je vous reparlerai bientôt quand son site internet sera prêt, a animé la galerie en lançant des statues musicales et autres chorégraphies festives. Je l’ai observée gérer son temps avec émerveillement : dix minutes pour ce jeu, vingt minutes pour l’atelier, quinze minutes pour le goûter (on s’imagine toujours qu’ils vont rester à table pendant des heures et pourtant une fois les bougies soufflées, c’est vite expédié). Les années précédentes, lorsque j’étais seule avec les enfants et que je regardais ma montre à 16h15, réalisant qu’il restait encore 1h45 à occuper, j’avais envie de me suicider. Là, tout s’est enchainé en douceur.

Photographies Lili Barbery-Coulon. L’atelier ceinture reine des neiges, et in situ dans de la satinade made in China (la matière préférée des petites filles de cet âge là)

Les jeux en groupe fonctionnent pendant un temps, mais il faut parfois faire redescendre l’excitation avec une activité manuelle. Pour rester dans le thème de la Reine des Neiges, j’ai proposé aux filles de fabriquer deux objets (on n’a pas fait les deux en même temps d’ailleurs). J’ai acheté des feuilles bleues en gomme et un ruban fin chez Rougier et Plé. Sur les conseils de Lisa Gachet, je suis allée chercher des perles bling chez Perles d’Or, 64 rue de Turbigo dans le 3arrondissement à Paris. Il s’agit d’un grossiste qui vend aussi aux particuliers. De la caillasse qui brille sur chaque centimètre carré de la boutique. L’idée est de choisir des « pierres » fantaisie dans des couleurs rappelant le film de Disney : bleu ou transparent comme de la glace. Avec ce matériel (et mon pistolet à colle), j’ai proposé aux filles de fabriquer une ceinture.

Photographie Lili Barbery-Coulon 

Demandez leur de dessiner sur la feuille de gomme une forme suffisamment grande pour y coller les perles. On a un peu aidé celles qui n’arrivaient pas à dessiner ce qu’elles avaient en tête. Il faut prévoir plusieurs paires de ciseaux sinon ça hurle dans tous les sens. Ensuite, faites leur découper. Puis demandez-leur de choisir où elles veulent coller les perles. Je suis passée avec mon pistolet à colle qui ne peut pas être manipulé par les enfants (trop chaud, trop dangereux). Ensuite, on coupe deux petites fentes pour faire passer un ruban de chaque côté de la ceinture, afin de pouvoir l’attacher dans le dos. Et voilà !

Photographie Lili Barbery-Coulon. L’atelier boîte à trésors (sur un set de table trouvé ici)

Autre activité, plus rapide cette fois : customiser une petite boîte à trésors. Les boîtes en carton de chez Rougier et Plé coûtent 90 centimes pièce, ce n’est donc pas ruineux. Ensuite, avec un tube de peinture acrylique du bleu de la Reine des Neiges, déposez une petite noisette de peinture sur chaque partie de la boîte afin que les enfants l’étalent au pinceau. Ca sèche assez vite. Avant que ce ne soit totalement sec, faites passer une petite salière de paillettes bleues que les enfants pourront saupoudrer pour décorer leurs boites. Facile, pas cher et efficace (hop, ni vu ni connu, dix minutes viennent de s’écouler dans un calme olympien).

Photographie Lili Barbery-Coulon. La déco de la porte d’entrée

Mes deux derniers conseils pour une fête d’anniversaire réussie : ne laissez jamais votre enfant ouvrir ses cadeaux avant la toute fin et n’oubliez pas de prévoir des petites pochettes surprises pour les invités. J’ai fait l’erreur une année de laisser ma fille ouvrir ses cadeaux au moment du gâteau : crise de larmes garantie. Pourquoi ? parce que les invités sont dégoûtés de ne pas en recevoir autant, parce que le roi ou la reine de la fête est noyée dans l’ivresse de ses paquets et ne veut pas qu’on y touche. Résultat : tout le monde pleure et personne n’a plus envie de jouer ensemble. Je vous aurai prévenus ! Bon, rassurez-moi, je suis la seule à vivre sous la torture de cette bande son ?