Miam Miam Mamm!
Photographie Lili Barbery-Coulon

Miam Miam Mamm!

Miam Miam Mamm!

Je l’ai déjà écrit ici mais punaise : qu’est-ce que c’est compliqué de s’alimenter simplement aujourd’hui. Chaque mois apporte son lot de nouvelles peurs… entre les légumes et les fruits truffés de pesticides, les produits au lait de vache gavés d’antibiotiques, le blé produit à trop grande échelle qui a fini par coller des tas d’intolérances au gluten, les œufs qui seraient d’après un copain new-yorkais « la lie de la chaine alimentaire » (sans parler des œufs de poules malades élevées dans des cages qui entrent dans la fabrication de la plupart des produits en supermarché), les saucisses et le jambon cancérigènes, la volaille maltraitée, la vache « folle » à consommer une fois par mois seulement, le saumon aux métaux lourds, ou pire le poisson pêché par des bateaux qui raclent le fond des océans et détruisent ainsi définitivement notre planète, les choux (même bio) qui collent mal au ventre, le thon à proscrire pour éviter l’extinction de l’espèce, l’huile de palme dont la culture engendre la déforestation de nombreuses régions dans le monde, le kale qui serait finalement toxique et l’eau du robinet qui a le goût d’eau de javel, les bouteilles d’eau minérale en plastique qui polluent la mer, QU’EST-CE QU’IL NOUS RESTE À BOUFFER TRANQUILLE ?

La plupart du temps, et j’ai sans doute tort, j’essaie de ne pas trop y penser. Je me bouche les oreilles en chantant dans ma tête comme les gosses. Je me donne bonne conscience en allant au marché bio toutes les semaines et en achetant mes céréales et mes graines chez Naturalia. Je mange beaucoup moins de poisson qu’avant (alors que j’adore ça), je mange très peu de viande et j’ai exclu le lait de vache de mon alimentation (ainsi que le gluten 90% du temps). Ca fait déjà BEAUCOUP d’efforts. Pourtant, il y a encore pléthore de merdouilles dans mes placards. Des gâteaux et des céréales industriels dont raffole ma fille. Des tranches de jambon sous vide, même pas bio, du nutella et des desserts lactés (un nutritionniste cévenol m’a dit l’autre jour en regardant ma fille avaler un petit suisse arôme abricot, dans le train, qu’il n’y avait rien de pire : on mettrait dans ces préparations ce que l’industrie du lait ne peut pas vendre en bouteille tellement c’est dégueu… bon appétit !). Le même jour, j’ai lu le papier dans l’Obs sur les enfants pollués et j’ai eu envie de me flinguer. Sans parler de la une du Point « Comment peut-on encore manger ? » qui tapisse les dos de kiosques à Paris.

Photographie Lili Barbery-Coulon

Je n’ai pas de solution miraculeuse à vous proposer dans ce post. On fait chacun comme on peut et avec son budget. Je me souviens que lorsque j’étais étudiante et pendant mes premières années de salaire, mon repas quotidien se résumait à une assiette de pâtes au ketchup et au parmesan. Je n’avais pas les moyens de me questionner sur ce que je mettais dans mon corps. De toutes façons, je me sentais invincible. Les inquiétudes sont arrivées lorsque j’ai commencé la diversification alimentaire de mon bébé et que mon pédiatre m’a recommandé d’acheter au moins les légumes de terre labellisés bio.

Photographie Lili Barbery-Coulon

J’imagine que de nombreux parents, plus soucieux de la santé de leur enfant que de la leur, passent par cette première prise de conscience. Et même s’ils ne sont pas militants écolo, ils ont naturellement envie de remettre du sens dans leur cuisine. C’est peut-être ce qui a poussé Morgane et Emmanuel, parents de Gaspard, Basile et Nine, de lancer leur pâte à cookie prêt à cuire: Mamm (vendue chez Bonton rue des Filles du Calvaire à Paris, à la Grande Epicerie du Bon Marché et à Nantes pour le moment mais sans doute un peu partout très bientôt). Installé à Nantes, ce couple de gourmands a élaboré une recette sans additifs, sans conservateur, sans huile hydrogénée ni arôme artificiel. Un mélange de beurre breton, de farine label rouge du Maine et Loire et de Vendée (dont la traçabilité est garantie par leur meunier), du sucre issue d’une semoulerie indépendante à 30km de Nantes, de la vanille naturelle issue du commerce équitable, du sel de Guérande, des œufs de Vendée pasteurisés pour plus de sécurité (issus de poules élevées en plein air), des noisettes de Turquie qui n’ont pas subi de traitement et du chocolat d’un grand chocolatier dont ils ne veulent pas donner le nom (mais qui respecte leurs critères de sélection).

Photographies Lili Barbery-Coulon

Ils ont élaboré trois pâtes différentes : une variété nature pour pouvoir y ajouter vos propres ingrédients (graines, fruits secs, pépites de chocolat, noix, épices…), une variété aux noisettes et aux pépites de chocolat au lait, et une pâte au chocolat noir. Ces cookies ne se contentent pas d’être bons. Ils sont dingues. Le genre de biscuit qui vous cloue le bec et qui ne laisse échapper que des « oh, hum, miam, oh, put*** ce que c’est, hum, bon ». Ils m’ont envoyé deux boîtes la semaine dernière avec un sachet de cookies tout chauds pour que je teste. En bonne gluten freak que je suis devenue, je regarde le sachet et je me dis que ça ne passera pas par moi. Et puis alléchée par l’odeur irrésistible, je goûte un micro morceau. J’étais foutue. Ce weekend, on a laissé ma fille et sa copine réaliser leurs cookies : il suffit juste de former des boules de la taille d’une balle de ping-pong et de faire cuire 12 minutes à 160 degrés. Double bénéfice : deux petites filles ravies de jouer aux petits chefs + un silence religieux au moment de la dégustation (ce qui permet d’interrompre les reprises continues de chansons de Louane et Violetta). Une vraie bonne idée pour animer le goûter du weekend quand on n’a pas envie d’aller acheter tous les ingrédients pour réaliser une recette de Martha Stewart. A ce sujet, je vous fais cadeau de cette petite vidéo (pour ceux qui comprennent l’anglais sans sous-titres. Je ne savais pas que Martha pouvait être aussi drôle, même si on se doute qu’elle n’a pas écrit son discours toute seule !)