Les Coulisses de Harry Potter
Photographie Ma Récréation. Le château de Poudlard, dans les studios Warner Bros à Londres

Les Coulisses de Harry Potter

Les Coulisses de Harry Potter

Si vous cherchez un cadeau inoubliable pour un fan de Harry Potter – petit ou grand – j’ai ce qu’il vous faut : une visite des studios Warner Bros où ont été tournés les films de la saga mythique, à l’extérieur de Londres. Je vous avais déjà parlé de la passion de ma fille pour les livres (elle n’a pas encore vu tous les films car je veux d’abord qu’elle finisse chaque roman avant d’entamer un nouveau DVD) à l’occasion de son neuvième anniversaire. Du coup, plutôt que de lui offrir un jouet en septembre, j’ai préféré l’emmener voir ces studios dont on m’avait dit le plus grand bien. Evidemment, cela représente un plus grand investissement – le tarif de l’entrée des studios est hyper élevé. Mais c’est tellement chouette que je n’ai rien regretté !

Photographie Lili Barbery-CouloN

Les studios étant assez éloignés du centre de Londres, le site de Warner Bros vend les billets avec un aller retour en bus. Je trouve leur site très mal fait, j’ai eu beaucoup de mal à m’y retrouver et à choisir ce qui me semblait le mieux pour notre visite. Ils vendent un nombre limité de billets par jour, il faut donc s’y prendre à l’avance. Cela présente un avantage non négligeable : les studios ne sont jamais gavés de monde. Certes, on fait un peu la queue pour certaines attractions comme les photos et vidéos sur fond vert dans le décor du film, mais on n’a pas la sensation d’être les uns sur les autres comme à Disneyland. J’ai choisi un départ de la station Bakker Street dans le quartier chic de Marylebone où vous en profiterez peut-être comme moi pour aller voir la boutique Perfumer H dont je vous ai déjà parlée. Les studios proposent une autre station pour le départ, celle de Victoria Station, plus au sud. On peut aussi décider de se rendre aux Studios par ses propres moyens et acheter les entrées uniquement sur le site. Une bonne option si vous êtes en voiture car cela vous laissera le temps de visiter le parc à votre rythme, contrairement à nous qui étions minutés avec trois heures pile sur place.

Photographies Lili Barbery-Coulon: en haut le foyer des éléves de Gryffondor, en bas, la salle commune où ils prennent leurs repas

Le départ à Bakker Street a été épique. J’ai mis un temps fou à trouver le point de rendez-vous au milieu des arrêts de bus allant vers l’aéroport. Je m’attendais à une pancarte énorme avec un dessin de Poudlard et une file d’enfants excités juste derrière. Cherchez plutôt sur les panneaux blancs une petite ligne à peine lisible « Harry Potter Tour ». Quant aux enfants excités, ils avaient plutôt entre 25 et 40 ans : il faut dire que le premier livre est sorti il y a vingt ans ! Le bus est arrivé avec une bonne demi heure de retard, ce qui n’a pas changé notre horaire d’arrivée. Contrairement à ce que ma fille avait imaginé, il ne s’agissait pas d’un bus magique à trois niveaux comme dans le livre. Le chauffeur ne portait ni cape de Poudlard ni costume malicieux. En revanche, le double-deck est équipé d’écrans qui diffusent le premier épisode d’Harry Potter en anglais. Parfait pour se mettre dans l’ambiance. J’ai un peu flippé en voyant que mon voisin de droite, 38 ans environ, récitait les dialogues par cœur en même temps que ma fille…

Photographie Lili Barbery-Coulon. L’expression ébahie dans le bureau de Dumbledore

Une fois sur place, on a donc trois heures pour tout voir. C’est peu, le parcours idéal consisterait à nous laisser une heure de plus. L’avantage de ce timing : impossible de passer une heure dans la boutique à la sortie et donc d’achever sa carte bleue avec des mini merdouilles chinoises estampillées d’un logo « Hermione Granger ». Il faut faire la queue pour entrer dans les studios mais l’attente n’est pas pénible car il y a mille choses à regarder : l’exacte réplique de la chambre de Harry à Privet Drive, dans le placard, sous l’escalier, la voiture trafiquée des Weasley accrochée au plafond, les photos des acteurs. On a visité les studios pile le weekend où toutes les décorations de Noël avaient été installées. C’était magique et j’étais aussi médusée que ma fille qui ne s’exprimait plus que par des « haaannnn » et des « whaaaaa ».

Photographie Lili Barbery-Coulon, le matériel de Quidditch

Après la courte file d’attente de l’entrée, les visiteurs entrent par groupe dans une première salle remplie d’écrans où sont diffusées les affiches des films traduits dans toutes les langues. Puis les portes de la pièce s’ouvrent sur une salle de cinéma où est projeté un petit film dans lequel les acteurs racontent comment ils ont grandi et vécu dans ces studios pendant plusieurs années. A la fin du film, l’écran se soulève et laisse apparaître une immense porte en bois : celle de la grande salle de Poudlard où les élèves prennent leurs repas. Ma fille a été choisie pour ouvrir la porte avec un autre petit garçon. Ils étaient en transe. Ils ont poussé l’énorme décor en bois et on est donc entré à l’intérieur du film. J’étais comme une gosse, je n’en revenais pas. Au bout de la salle, des mannequins de bois portent les costumes authentiques de chaque professeur du film. Sur les tables, des dindes en plastique, des gâteaux en plâtre, des saladiers de petits pois en argile, et des décorations de Noël sont disposées minutieusement comme dans le film. La visite continue par un parcours ultra organisé : on retrouve de nombreux décors (la chambre que partagent les élèves de Gryffondor, le foyer commun de Gryffondor, le bureau du professeur Ombrage, la salle des potions de Rogue, le terrier des Weasley…) mais aussi une tonne de détails qui ont permis à ma fille de mieux comprendre la réalisation d’un pareil film. Elle était impressionnée par le nombre de perruques et de costumes, les étagères remplies de lustres, d’ossements en plastiques ou de statues en polystyrène. On retrouve aussi le bureau de Dumbledore, les portraits du château, les objets mythiques de l’histoire…

Photographies Lili Barbery-Coulon: le bureau d’Ombrage et la façade de la boutique Flourish and Blott

Les studios disposent d’un audio guide en français mais j’ai préféré faire sans pour visiter l’espace au rythme de ma fille (c’est à dire au pas de course). A l’intérieur de la première partie des studios, il y a également une salle pour réaliser une vidéo dans laquelle on fait semblant de voler sur un balai. J’étais estomaquée en voyant le nombre d’adultes le faire, je pensais que ça n’intéresserait que les enfants. Ma fille a mieux compris l’histoire du fond vert dont je lui avais parlé plusieurs fois pour expliquer les effets spéciaux. On peut aussi faire une photo sur fond vert avec baguette magique et cape prêtées par la production et récupérer à la sortie une image de soi incrusté dans les décors du film. Attention, cette étape vidéo et photo coûte cher et elle prend beaucoup de temps car il faut faire la queue pour récupérer les réalisations. Quarante livres sterling (environ 47 euros) pour une vidéo de ma fille volant au dessus de Londres et deux photos de qualité moyenne. Je crois cependant qu’elle les considère comme ses trésors les plus précieux.

Photographie Lili Barbery-Coulon la salle des potions

On passe ensuite dans la gare où se trouve le Poudlard Express, le fameux train rouge qui emmène les enfants à l’école. On peut se faire prendre en photo devant le mur en briques rouges de la voie 9 ¾. Il faut absolument monter dans le train pour observer les décors et surtout voir le chariot de bonbons magiques. Juste en face du train, les studios proposent de réaliser une autre vidéo puisque l’intérieur des compartiments du train est reproduit avec des fonds verts à la place des vitres. La campagne anglaise est ensuite projetée sur le fond vert, comme s’il s’agissait d’un véritable train en marche. On n’a pas participé à cette vidéo. A ce stade, je commençais à me demander si on aurait le temps de tout voir. Je croyais le parcours terminé mais on n’était qu’à mi-chemin !

Photographie Lili Barbery-Coulon. Devant Privet Drive

A la sortie de la gare, les visiteurs sont invités à aller à l’extérieur où l’on trouve alignés le magicobus de trois étages, la maison de Privet Drive de tante Petunia et de l’oncle Vernon, la façade extérieure du terrier des Wesley, la voiture des Wesley dans laquelle les enfants peuvent entrer et le pont suspendu en bois du château de Poudlard. La partie intérieure qui suit est consacrée aux maquettes des lieux, aux créatures en silicone (ma fille a eu un peu peur devant certains monstres mais c’était justement très efficace pour faire de la pédagogie et expliquer comment ils ont été créés). On passe aussi dans une rue qui ressemble à la fois au chemin de traverse et à une ruelle de Pré-au-Lard. On voit même la mécanique qui permet aux empreintes de pieds de Harry de s’enfoncer dans la neige lorsqu’il porte sa cape d’invisibilité. Je pensais que toutes les boutiques seraient ouvertes mais ce ne sont que des décors de façades. Dommage que les éclairages teintés de bleu ou de violet soient si vilains et gâchent toutes les photos.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Dans la voiture des Weasley

La dernière partie est dédiée au bâtiment du château de Poudlard. Des dizaines de dessins et de maquettes montrent la difficulté de sa construction dans le film. Evidemment, il n’a pas été construit en grandeur nature. Mais l’échelle du bâtiment est tout de même assez grande. L’ensemble du château en miniature s’étend sur une bonne centaine de mètres carré, voire plus. Comme les décorations de Noël étaient installées, le château était couvert de neige et un atelier proposait aux enfants d’apprendre à fabriquer de la neige synthétique, celle qu’on utilise au cinéma.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Les créatures en silicone qui gardent la banque de Gringotts

La visite se termine par un passage fléché dans la boutique où j’ai trouvé l’offre assez pourrie. Il y a surtout des pulls pour adultes et des tas de gadgets pour se transformer en fans de Quidditch. Mais pas grand chose pour les enfants en dehors d’une peluche de Patenrond et une autre d’Hedwige. Même le rayon bonbons que j’imaginais aussi excitants que dans les films est décevant. De toutes façons, on n’avait plus que 5 minutes pour faire un choix, vu qu’il fallait regagner notre bus de retour. Malgré ces bémols et le prix délirant de la visite, je ne peux que vous recommander d’aller dans ces studios. On apprend énormément et les enfants repartent avec des yeux qui brillent autant que s’ils avaient rencontré le Père Noël…

Photographie Lili Barbery-Coulon, le terrier des Weasley

Les Coulisses de Harry Potter, 175 livres sterling pour un billet adulte et un billet enfant (trajet en bus inclus), soit un peu plus de 208 euros ! Tarif auquel il faudra ajouter le billet aller retour en Eurostar (prenez des billets à l’avance, c’est moins cher) et votre hôtel si vous voulez profiter d’un weekend à Londres…

Photographie Lili Barbery-Coulon