Cuisine automobile
Photographie Fanny B et Olivier Chamussy

Cuisine automobile

Cuisine automobile

L’an passé, je vous parlais de la folie des camions de glace plantés à chaque coin de rue new-yorkais. Et bien, je vous parie qu’on en aura cet été à Paris. Enfin, je croise les doigts. Avec un mégaphone diffusant une mélodie de boite à musique et des cornets old school empilés dans des tubes transparents. En attendant que mon rêve se réalise, les « food trucks », comme on les appelle aux Etats Unis, ont déjà commencé à débarquer à Paris. Version burger de luxe avec Le Camion Qui Fume ou argentine avec le « Carrito » installé à l’intérieur de la Grande Epicerie. Rien à voir avec les camions à pizza (que j’affectionne également) qui squattent les parkings d’hypermarché. Lancé au début de l’année 2012, le Camion Qui Fume propose une cuisine typiquement américaine, revisitée avec des produits d’exception, du pain de boulanger, du fromage frais et de la viande de qualité. Le tout concocté par une californienne expatriée à Paris qui a suivi les cours de l’Ecole de gastronomie Ferrandi. En moins de deux mois, déjà 3600 personnes se sont abonnées au compte Twitter du gourmet truck qui annonce en live sa zone d’atterrissage à Paris, de la place de la Madeleine au quai de Valmy en passant par la porte Maillot. Plus facile à trouver, le petit camion argentin de la Grande Epicerie propose jusqu’au 31 mars des empanadas et du thé maté préparés par le duo Enrique Zanoni et Gaston Stivelmaher, créateurs du restaurant Unico. Il suffit de fermer les yeux pour être téléporté illico à Buenos Aires. Au Centquatre, j’ai également repéré un camion noir très chic et déserté par son cuisinier qu’on n’a jamais réussi à retrouver le jour de ma visite. Un engouement pour le snack automobile qui pourrait bien s’expliquer par l’embouteillage immobilier actuel : c’est nettement plus simple de se lancer dans un camion que de louer un local à prix d’or. Et tellement plus branché…