Midory
photographie lili barbery-coulon

Midory

Midory

Il y a deux jours, on m’a recommandé un restaurant japonais rue de Bourgogne sans m’indiquer l’adresse exacte. J’ai atterri « Chez Mido » avec la certitude que j’allais me régaler. J’aurais du me méfier : décoration improbable, musique de spa, fourchette à table et carte interminable mêlant sushis, potages pékinois, bouchées vapeur et poulet grillé. Convaincue que la surprise se cachait dans l’assiette, j’ai commandé un chirashi. On m’a servi du thon à peine décongelé, du saumon plus blanc que rose, du gingembre sous vide sur un lit de riz sucré non vinaigré, accompagné d’une salade de choux à la mayonnaise et d’une soupe miso aux champignons lyophilisés. Exaspérée par cette usurpation, je suis allée me réconforter hier chez un VRAI japonais portant quasiment le même nom : Midory. Avec juste une syllabe supplémentaire, Midory se hisse à des milliers de mètres d’altitude de « Mido sous les mers ». On s’installe au bar et on n’a plus qu’à regarder le chef préparer ses sashimis de couteau pour saliver avant le festin. Gestes minutieux, découpage bienveillant, œil rieur, élégance absolue. On devine au loin les effluves de gyôza maison en train de dorer dans la cuisine. Même la salade en entrée semble donner une leçon aux crudités : simple mais subtilement relevée d’un léger goût de réglisse. En quelques minutes, le lieu sans prétention est pris d’assaut par les gourmets du quartier. Une bonne adresse qui donne envie de créer une appellation d’origine contrôlée pour faire le tri entre cuisine japonaise véritable et fourre-tout asiatique. Quant à l’adresse merveilleuse soit disant cachée rue de Bourgogne à Paris, je veux bien lui donner sa chance si vous la connaissez…

Menus du midi autour de 15€, 21€ le menu Gyôza et Sashimi (salade, soupe, 5 giozzas, un bol de riz et un grand plateau de poisson cru). Le restaurant propose aussi des udons et des ramens. Midory, 49 rue de L’Arbre Sec, Paris 1er arrondissement, Tel : 01 42 97 47 30 ou 06 24 47 15 98. Merci à Lionel Fradet de m’avoir mise sur la route de ces délices