Ils sont beaux. Ils sont drôles. Et ils sont malins les deux français du Labo. Ex cadres supérieurs chez L’Oréal, ces passionnés de parfum plaquent tout pour ouvrir leur première boutique en février 2006 à New York. L’idée : redonner le goût des matières premières en utilisant tous les codes du laboratoire. Chaque fragrance porte le nom d’un ingrédient (majeur) et un chiffre (le nombre de composants dans la formule). Les parfums sont pesés et assemblés sous nos yeux, un détail gadget qui participe au charme du lieu, puis étiquetés à notre nom par un vendeur en blouse blanche. Idem pour les bougies qu’on peut personnaliser avec son adresse. La première fois que je suis entrée dans leur magasin sur Elisabeth Street en avril 2006, Dolores Chaplin était assise au comptoir en train d’essayer une vapeur hespéridée tandis que Ludivine Sagnier discutait avec les créateurs débordés. Cela m’a paru suffisamment suspect pour mener l’enquête. Or, derrière leur collection de senteurs confidentielles se cachent de grands nez comme Alberto Morillas (qui a des dizaines de best-sellers à son actif), Mark Buxton (connu pour ses créations pour Comme des Garçons) ou encore la géniale Françoise Caron. Aujourd’hui, Fabrice Penot, l’un des co-fondateurs vit toujours à Nolita, son acolyte Eddie Roschi est rentré à Paris et ils gèrent ensemble pas moins de quinze corners dans les plus beaux magasins du monde (dont Colette à Paris) ainsi que quatre boutiques éponymes. En 2011, ils devraient ouvrir de nouveaux points de vente à Toronto, Seoul, Bruxelles, Riyad, Taiwan et Osaka, c’est dire si leur concept a du succès. Si vous allez à New York et que vous tombez sous le charme de leur Tubéreuse 40, ne réfléchissez pas trop longtemps. Ces globetrotteurs altermondialistes réservent à leurs lieux de vente des produits exclusifs (dont la tubéreuse à New York, la vanille à Paris et le sublime gaïac à Tokyo) qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs, même pas sur leur site internet. Histoire de cultiver notre goût du voyage…