Un parfum d’immortelle
Photographie Lili Barbery-Coulon

Un parfum d’immortelle

Un parfum d’immortelle

Si vous avez déjà eu la chance de poser un pied en Corse, ces photographies devraient vous mettre le maquis au bout du nez. Pourtant, depuis l’été 1990, la fleur d’immortelle m’évoque une toute autre destination : Belle-Ile en mer. Car cette petite fleur des dunes qui aime les sols secs et rocailleux pousse aussi dans le Morbihan (ainsi que dans bien d’autres régions françaises d’ailleurs). Elle m’évoque illico la plage de Donnant. Cet été-là, il y a vingt-six ans, mon amoureux de l’époque qui n’avait pas d’argent pour m’offrir un cadeau d’anniversaire est allé cueillir un gros bouquet d’immortelles. Ces fleurs sèches ont vieilli sur mon piano pendant des années, absorbant la poussière, les riffs de Thurston Moore (guitariste des Sonic Youth) et la fumée des cigarettes que j’aspirais en douce dans ma chambre d’adolescente. Pendant quatre ans, elles ont inlassablement diffusé leurs vapeurs sèches et épicées, sans perdre leurs pétales jaunes ni leur splendeur originelle. Je ne connaissais alors rien à la parfumerie – en dehors d’une collection phénoménale d’échantillons et d’un goût prononcé pour les notes boisées. J’aurais été incapable de décrire la senteur de ces fleurs si on me l’avait demandé. Mais leur parfum a imprégné mon adolescence autant que les chansons des Pixies, de Morrissey ou de Rage Against The Machine.

Photographies Lili Barbery-Coulon

Il y a deux semaines, je suis partie en Corse à l’occasion du lancement presse d’une nouvelle ligne de soins L’Occitane qui sortira à la fin du mois d’août. Une gamme luxueuse composée à base d’une récolte particulière d’immortelles et d’une algue qu’on trouve dans la baie de Calvi. Le soir de notre arrivée, on nous a proposé d’aller visiter un champ d’immortelles. Il était 18h30. On avait oublié, nous, les journalistes Parisiennes (enfin pardon, moi la blogueuse Parisienne !), la couleur du soleil qui met de l’or sur tout ce qu’il touche lorsqu’il décline. On est descendu des voitures et on s’est retrouvé dans un silence majestueux, à peine troublé par l’aboiement d’un chien au loin, intrigué par ce débarquement. Derrière nous, le dessin des montagnes à contre jour. A droite, des sommets plus élevés. Devant et à perte de vue, des sillons de fleurs jaunes encore fermées, ondulant vers la mer.

Photographies Lili Barbery-Coulon

Jean-Charles Lhommet, Responsable des Filières Durables au sein du groupe L’Occitane, nous a guidé dans ce champ pour nous raconter ce que la marque construit avec une dizaine d’agriculteurs bio depuis plus de douze ans. La cosmétique concentre un niveau vertigineux de bullshit. Dès qu’il s’agit d’antirides, le chant lexical s’enflamme et les promesses irrationnelles fusent. La marque d’origine provençale préfère concentrer sa communication sur les ingrédients qu’elle emploie. Le beurre de karité au Burkina. La lavande en Haute Provence. L’immortelle de Balagne en Corse (ou hélycrise) dont l’huile essentielle vient à bout de n’importe quel hématome en une vitesse record (j’ai déjà eu l’occasion de la tester in situ). Une essence anti-inflammatoire et cicatrisante qui entre dans un grand nombre de leurs produits pour le visage (gamme Précieuse, gamme Divine…). Son parfum singulier, dont la palette olfactive oscille entre curry, foin coupé, miel fleuri et thym frais, ne plait pas à tout le monde. Moi, il me transporte. Il sent les grandes vacances qu’on a attendues toute l’année, l’émancipation d’une adolescente en quête de liberté, le sable brûlant de Donnant, les sentiers côtiers qui mènent à la mer… Evidemment, le fait que cette fleur sauvage ne meurt jamais (en anglais on l’appelle Everlasting Flower) offre un pouvoir narratif rêvé à une marque cosmétique. Je voulais surtout que vous sentiez son parfum à travers ces images que je me suis régalée à faire pendant que Jean-Charles parlait (pardon Jean-Charles, je n’ai pas tout écouté).

Photographie Lili Barbery-Coulon

J’espère que le maquis traverse vos écrans. J’ai une grosse semaine bien chargée devant moi. C’est un peu le cas tout le temps, mais là, encore plus que d’habitude. Je ne suis pas certaine de réussir à poster des articles à un rythme soutenu. Mais vous pourrez me suivre en attendant sur Instagram, Snapchat ou autre Twitter… J’en profite pour vous donner les résultats du concours sur l’hydratation. Les quatre gagnantes sont : Flora, Madame Ganache, Rosalie Amabile et Blondine. Désolée pour les autres, il y aura plein d’autres occasions de jouer ! Bonne semaine à tous xxx

Photographie Lili Barbery-Coulon