Minimum vital pour un long courrier
Photographie Lili Barbery-Coulon

Minimum vital pour un long courrier

Minimum vital pour un long courrier


Ca sent les vacances à plein nez. En tous cas, je vous souhaite que ce moment de pause tant attendu soit bientôt le votre. De mon côté, il faudra attendre encore quelques semaines mais cette canicule, même si elle est assez pénible à supporter, me dépayse un peu déjà. Du coup, je me suis rendue compte que je n’avais toujours pas écrit un post promis il y a des mois : Comment survivre à un vol long courrier, avec ou sans enfant… A force d’accumuler les miles, je commence à être aussi rodée qu’une hôtesse de l’air. Donc, voici mes conseils pêle-mêle pour ne pas arriver en vrac à destination. Des astuces que j’ai adoptées au fil des interviews de mannequins, d’experts de la peau ou de personnalités comme Tom Ford (et en matière de voyage, le créateur ne plaisante pas).


Bon, d’abord, la base, c’est pas du tout glamour mais pour moi c’est essentiel : le collant de contention. N’allez pas dans une pharmacie sans ordonnance pour l’acheter. Vous allez dépenser une blinde et ce ne sera probablement pas efficace. Il vaut mieux aller dans un lieu spécialisé comme la boutique Paris Kleber Santé à République. Ce sera tout aussi cher mais on va vous mesurer la jambe, la cheville, la plante du pied et on va surtout vous apprendre à l’enfiler avec des gants de vaisselle (véridique). Premier bénéfice lorsqu’on l’a sur soi : l’impression d’avoir perdu 10 kilos. Dans l’avion, il change tout. Pas de pieds gonflés à l’arrivée, pas de jambes poteaux. C’est magique. Lorsque le vol dure plus de 4 heures, j’en mets toujours un avant de monter à bord.


Ensuite, j’ai toujours dans mon sac : une grande étole en cashmere pour m’enrouler dedans, un coussin de compétition pour mon cou, une trousse avec un masque confortable pour dormir, des boules Quiès (si vous voyagez en business, on vous offre le masque, les bouchons d’oreille et les chaussettes. Si vous êtes en éco, vous pouvez toujours crever), du sérum phy pour les yeux et le nez (une mono dose me suffit pour un long courrier, j’en mets quelques gouttes dans les yeux et dans les narines à plusieurs reprises), une petite bombe d’eau thermale (j’en vaporise régulièrement pour lutter contre la sécheresse de l’air en vol), de la mélatonine (ça s’achète à présent sans ordonnance : j’en prends dans l’avion pour m’assoupir, puis les 4 premiers soirs de mon voyage, avant de me coucher, idem au retour. Ce n’est pas un somnifère, c’est une hormone qui règle les rythmes circadiens mais ça ne marche pas sur tout le monde), un baume pour les lèvres en tube. Pourquoi en tube ? Parce que je fais comme Eve Lom me l’a recommandé il y a une dizaine d’années : je me badigeonne les lèvres bien sûr mais j’en mets aussi à l’intérieur des narines. Ca évite d’avoir les muqueuses complètement desséchées voire fissurées en arrivant. Bon évidemment, quand votre voisin vous trouve en train de vous coller du baume pour les lèvres dans le nez, il a une légère appréhension (si vous comptez draguer en vol, ne le faites pas ☺). Dans ma trousse il y a aussi un gel hydro alcoolique pour me laver les mains, plus des échantillons d’Advanced Night Repair. C’est le mannequin Liya Kebede qui m’avait confié qu’elle ne pouvait pas s’en passer. A l’époque, elle était égérie d’Estée Lauder donc j’avais supposé qu’elle était payée pour me le dire. Et finalement, non, elle aimait sincèrement ce produit. Elle avait plus que raison. C’est une bombe !


Si je voyage seule, j’essaie de manger le moins possible en vol et de ne pas trop regarder de films. Je fais le programme de méditation « sleep » de Headspace sur mon téléphone, je mets mon masque et j’essaie de dormir pendant la durée du vol, histoire de supporter le jet-lag en arrivant. Surtout pas de boisson gazeuse ni d’alcool (encore pour éviter les problèmes de gonflement) bien que je connaisse plusieurs journalistes de beauté qui s’enchainent un petit somnifère avec une coupe de champagne au décollage pour dormir le reste du vol. En revanche, je bois une tonne d’eau. Ma kinésithérapeute qui est une experte du drainage lymphatique manuel dit qu’il faut boire au moins un litre et demi en vol + se lever toutes les heures pour marcher un peu et éviter la phlébite. Bon, ça veut aussi dire qu’on va tout les temps aux toilettes dégueu de l’avion, mais au moins, ça oblige à se lever.


A l’arrivée, pour lutter contre le jet lag, essayez s’il fait encore jour, de vous coller au soleil pendant 15 minutes. C’est un hormonothérapeute qui m’a expliqué que les rayons qui passent à travers la rétine vont atteindre la glande qui va aussitôt cesser de synthétiser de la mélatonine (l’hormone du sommeil). D’ailleurs, on le sent, la lumière du jour nous recharge instantanément en énergie.


Donc, ça, c’est le vol parfait et idéal en mode seule et sans enfant. Avec enfant, c’est assez différent (même si j’embarque les mêmes choses dans mon sac). J’ai toujours voyagé avec ma fille. Elle avait 8 mois lorsqu’on lui a fait prendre l’avion pour la première fois (pour la Grèce) et 10 mois quand on l’a emmenée à Bali. Pour le premier vol, j’étais assez stressée. Pour le second, j’avais pris confiance en elle, et j’ai ensuite compris que si j’étais détendue, où qu’on aille, ça se passerait bien.


Avec un bébé, je vous conseille de prendre au moins deux tenues de change. Passer le vol entier avec un enfant couvert de vomi, c’est arrivé à plusieurs amis à moi et c’est juste l’enfer. En plus, vous avez tous les autres passagers qui vous collent la pression en vous jetant des regards insistants. Réservez si votre enfant fait moins de 10 kilos le couffin dépliable. Pas sûre que votre bébé soit bien dedans mais vous serez ravis d’y coller tout votre matos qui sera ainsi sous vos yeux. En plus, ces places à l’avant disposent d’un peu plus de place pour les jambes.


Ne comptez pas sur la compagnie aérienne pour les repas de votre enfant. Prenez tout ce dont vous avez besoin pour la durée du vol et doublez les quantités au cas où il y ait une galère en route (genre devoir se poser d’urgence pour un patient malade et rester coincé au sol sans sortir de l’avion pendant 6 heures, been there done it). Un biberon d’eau pour le décollage et l’atterrissage (ou des bonbons à sucer pour les plus grands), car la déglutition va permettre aux oreilles et aux sinus de s’adapter aux changements de pression. Il faut aussi une tonne de jouets pratiques à portée de main (pas des légos ni des petites pièces) et/ou un Ipad avec une batterie bien fournie. On croit toujours que les enfants ne vont jamais pouvoir dormir loin du confort de leur lit, avec tout ce bruit. Pourtant, ils sont capables d’exploits ahurissants. Il faut leur faire confiance et nous faire confiance. En revanche, je pense que la période des « Terrible Twos  » comme les anglais appellent le passage du non à deux ans n’est pas propice à un voyage serein. Mieux vaut passer son tour cet été là. Ou bien se dire qu’on va passer le vol debout, le dos pété en deux à leur courir après et à se faire engueuler par les passagers et les hôtesses de l’air.


Quant à la crainte légitime de voyager à l’étranger avec un tout petit, le super pédiatre de ma fille m’a toujours recommandé de vérifier la qualité des hôpitaux sur place. Pour Bali, par exemple, il m’a dit : « Pas de problème à condition que vous ayez les moyens de vous payer un vol d’urgence pour Singapore ou Hong Kong en cas de gros soucis de santé  ». Ce Monsieur qui va bientôt prendre sa retraite (je l’aime tellement que j’ai versé une larme quand il me l’a annoncé hier) a aussi fait un truc extraordinaire avant mes voyages dans des pays où l’on peut douter de la qualité des médicaments locaux. Il m’a fait une ordonnance en cas de bronchite, angine, otite… Pas question de jouer les docteurs à la place des professionnels. Cependant, il m’a dit « Vous achetez tous ces antibios avant de partir, j’ai noté les noms des molécules en latin afin que le médecin que vous consulterez sur place puisse reconnaître le traitement en question. Et plutôt que d’aller acheter ces médicaments là-bas, vous lui dites que vous préférez utiliser ceux que vous avez emportés  ». Autre truc que je ne vous recommande pas sans l’avis du pédiatre de votre enfant car il y a des contre-indications : la petite cuillère de sirop antihistaminique (genre Polaramine) une heure avant le décollage. Ca ne marche pas sur tous les enfants, il y en a même à qui ça fait l’effet inverse. Mais si votre pédiatre le valide, cet endormisseur peut se révéler miraculeux. Ce n’est pas un somnifère, ça fait juste le même effet qu’un comprimé de Zyrtec sur un adulte. Je le répète cependant : n’en donnez pas à votre enfant si votre pédiatre est contre !


Et vous, quels sont les conseils qu’on vous a donnés pour voyager qui ont tout changé ?