Hervé Herau
20 minutes après être sortie de chez Hervé Herau (d’où les cheveux plaqués qui ne ressemblent à rien)

Hervé Herau

Hervé Herau

Difficile de reprendre la parole après une semaine aussi difficile pour les Français et en particulier pour les Niçois. Je pense à plusieurs lectrices installées dans la région et je leur envoie tout mon amour. Je n’ai pas de mots magiques qui consolent comme les baisers qu’on fait sur les blessures des enfants pour qu’ils se sentent mieux. La seule chose que j’ai à vous offrir c’est un plaisir de lecture passager pour vous changer les idées de toute cette merde qui colle à nos semelles. Ca ne signifie pas que je suis indifférente au monde qui m’entoure. Bien au contraire. A ce sujet, Mai Hua a publié hier un article qui me semble très juste (il faut aussi aller voir les liens qu’elle recommande). On n’en a pas parlé ensemble mais il se trouve que j’ai fait comme elle : je n’ai pas allumé la télévision. De toutes façons, depuis le traumatisme de novembre 2015, je ne regarde plus les infos à la télé et j’évite scrupuleusement les chaines dédiées à l’info en continu. Je me contente du live du Monde.fr. C’est largement suffisant. Tout le reste ne sert à rien d’autre qu’à aiguiser nos émotions – la tristesse et la colère – et j’ai compris que je pouvais être dans l’empathie avec ces familles sans me fondre dans leur chagrin.

Ainsi, j’espère que vous ne m’en voudrez pas de passer d’un sujet aussi grave à un post aussi léger qu’un flocon virevoltant. Personnellement, j’ai besoin de m’agripper à cette légèreté cotonneuse pour tenir bon.

La semaine dernière, je suis enfin allée tester le soin du visage d’Hervé Herau. Ce créateur d’une marque de cosmétiques éponyme m’intrigue depuis longtemps. D’abord parce que la journaliste du Elle, Jeanne Deroo, ne tarit pas d’éloges à son sujet. Elle en parle comme si elle était entrée en religion. Et puis, en décembre dernier, il a lancé une nouveauté chez Colette et il est venu la présenter devant la presse accompagné de Carine Roitfeld, Laetitia Casta, Michèle Laroque et Rossy de Palma. J’étais scotchée. Je n’ai pas pu assister à cette présentation mais j’ai vu des photos de la joyeuse bande circuler sur Instagram. Je n’en revenais pas ! Ces personnalités, en particulier Carine Roitfeld et Laetitia Casta, sont habituellement menottées par des contrats avec des marques, on ne les entend que très rarement parler de leurs coups de cœur. Et là, elles étaient toutes autour d’Hervé pour dire publiquement combien elles étaient convaincues par ses produits et sa méthode.

Hervé Herau (cette photo n’est pas de moi)

Je suis restée intriguée mais j’ai eu une année assez chargée et je n’ai pas pris le temps de m’intéresser au pourquoi du comment. J’étais sceptique, j’avais la flemme d’essayer les produits dont je ne savais au fond pas grand chose (j’en discutais justement avant-hier avec Géraldine Dormoy de Café Mode : c’est si compliqué de tester une tonne de produits sur son visage sans se manger une énorme réaction cutanée). En mai, je me suis décidée à contacter son attachée de presse pour en savoir plus. En lisant le dossier de presse, je me suis rendue compte que j’avais probablement déjà rencontré Hervé Herau puisqu’il a été ambassadeur de la marque de soins Cellex-C. Sur son site, je n’ai trouvé que très peu d’infos sur ses produits. Encore moins sur le soin qu’il propose en tête à tête. Progressivement, j’ai eu l’impression d’être face à une enquête policière, son attachée de presse ne me livrant que peu d’éléments.

En juin, nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Hervé ne donne pas son adresse facilement et vous ne la trouverez pas en ligne. Il faut le contacter via son site internet et c’est lui qui vous rappelle ensuite. Mais pourquoi tous ces mystères ? « Il a besoin de sentir, en écoutant la voix qui lui parle, si la personne est faite ou non pour ce soin » m’a confié son attachée de presse. Du coup, en y allant en juin, j’étais aussi fébrile que si je passais un casting. Le concierge du très bel immeuble parisien était visiblement prévenu de mon arrivée et il m’a indiqué la direction vers un très long couloir assez intimidant. Vous allez me prendre pour une dingue, mais en traversant ce hall gigantesque à la recherche de l’ascenseur, j’avais l’impression d’entendre les deux animateurs télévisés de feu cette émission toute pourrie de TF1 « Y’a qu’la vérité qui compte » (la syntaxe du titre était déjà éloquente) : « la vérité se trouve au bout du couloir ».

La porte s’est ouverte sur une entrée éclatante de lumière du sol au plafond et Hervé m’a conduit dans son cabinet que je n’ai pas eu le droit de photographier. A gauche un bureau. Au fond un fauteuil pour s’allonger à l’instar de ceux qu’on trouve chez les dentistes. Une grande fenêtre avec des stores baissés. Et une illustration accrochée derrière son bureau montrant une ville au milieu du cosmos. Nous avons parlé pendant une heure. Je lui ai demandé comment il était devenu un expert de la peau, mais très vite la discussion a changé de direction et il a réussi à me faire parler de moi. Plusieurs fois, pendant que je répondais à ses questions, il m’a regardé comme s’il scannait l’intérieur de mon cerveau, comme s’il avait un détecteur de mensonge greffé derrière la rétine. J’ai senti chez lui beaucoup de bienveillance et de gentillesse. J’avais peur de tomber sur un gourou de la peau qui fait des prescriptions de produits longues comme le bras. Il m’a promis de s’occuper de moi une autre fois. En sortant, j’ai compris que j’avais réussi mon examen d’entrée.

Restait encore à me convaincre. Certes, sa clique de fans célèbres est un argument non négligeable (d’autant que Carine Roitfeld ne plaisante pas avec l’efficacité). Le fait que ses produits soient vendus chez Colette également (Sarah, la directrice artistique et acheteuse du magasin est particulièrement exigeante). Mais je n’avais toujours aucune idée de ce qu’il allait me faire. J’ai cependant compris qu’il serait impossible de recommander ce lieu à des profils ultra cartésiens « je ne crois que ce que je vois » ou à des adeptes du nettoyage de peau avec extraction de comédon (pour ça, allez voir l’adorable Sylvie Puig chez Jane de Busset, elle est parfaite). Si vous croyez dans le karma, que vous pensez que la peau manifeste ce qui ne va pas dans la tête, que les organes du ventre ont un effet sur l’éclat et que les blessures d’enfance se lisent même sur un visage, vous êtes sûrement mûr(e) pour aller voir Hervé. Si vous allez parfois voir des énergéticiennes ou que vous faîtes des demandes précises au cosmos pour évoluer dans la vie… hum… vous êtes À POINT ! Moi j’ai un « PhD » es expériences frapadingues, donc niveau ouverture, je suis aussi réceptive qu’un grand écart facial de Nadia Comaneci ☺

La semaine dernière, j’y suis donc retournée, cette fois, pas pour parler mais bien pour qu’il métamorphose ma mine fatiguée par une bronchite surinfectée et une sinusite maxillaire. Je me suis allongée, il m’a prévenu que certains produits allaient légèrement picoter. Il m’a nettoyé le visage puis il a appliqué une série de soins. Très vite, il m’a massé le ventre. Certaines zones étaient très douloureuses. Mais ça ne m’a pas empêché de m’endormir profondément (ce qui m’est habituellement impossible pendant un soin du visage). Je me suis réveillée un peu avant la fin. Il m’a conduit vers un miroir, il était très joyeux. Je me suis regardée et je n’en revenais pas. Ok, j’ai une jolie peau mais là, je retrouvais un éclat et une lumière de l’enfance. Une vraie fraicheur. J’avais le sentiment d’avoir été délestée, comme si on m’avait retiré un poids symbolique, un agglomérat de stress et de soucis accumulés. Hervé m’a remis une petite crème sans conservateurs qu’il fabrique au jour le jour pour ses clients. Pas question de la garder. C’est juste une dose pour le soir même. Il m’a dit que ma peau allait encore légèrement piquer en la touchant cette nuit-là et qu’il était possible que je sois un peu perturbée sur le plan digestif.

Qu’a-t-il fait exactement ? Je ne le saurai jamais puisque j’ai dormi. Mais ceux qui ont l’habitude d’aller le voir disent qu’il absorbe les nœuds émotionnels, qu’il les déniche et qu’il les évacue. Il avoue recevoir des images en touchant la peau et il se comporte comme un vecteur capable de faire sortir ce qui encombre. Ce dont je suis certaine c’est que ma peau en sortant était dingue de beauté et que ça a duré plusieurs jours d’affilée. Hervé dit que ça tient pendant un bon mois. Bon évidemment, la vodka tonic après le vin rouge au mariage où j’étais le weekend dernier n’a pas eu un effet miraculeux sur mon teint…

Vous savez tout à présent. Je ne peux pas vous donner l’adresse mais vous pouvez aller sur son site et lui envoyer un message. Sachez tout de même que le soin d’une heure coûte 300 euros…