Paintbox
Photographie Lili Barbery-Coulon

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Bien que l’on dispose depuis quelques années en France, d’un nombre exponentiel de nail bars et même de services de manucures à domicile, aller se faire vernir les ongles reste une étape incontournable d’un séjour à New York. L’opération paraît si simple : il y a un salon dédié à chaque pâté de maisons. On n’a pas besoin de prendre rendez-vous. Et ça coûte moins cher qu’un Mojito dans un bar branché. Un prix si dérisoire qu’il méritait qu’on se pose quelques questions. Cependant, c’était plus simple de fermer les yeux comme on le fait lorsqu’on achète de la fast fashion fabriquée dans un sweat shop. C’est le New York Times qui a dégoupillé la grenade en mai dernier : derrière ces tarifs de cheap nail service, des conditions de travail déplorables, des employés maltraités et sous-payés, souvent sans papiers.

Photographies Lili Barbery-Coulon. Le salon de manucure Paintbox sur Crosby Street à New York

Il y a quelques années, lorsque le salon Ten Over Ten s’est lancé à Tribeca, j’ai pourtant vu qu’il existait une clientèle prête à payer beaucoup plus cher pour obtenir un autre genre de service : une jolie décoration, plus d’hygiène, des vernis moins toxiques et surtout des employées correctement rémunérées. Et puis, en octobre 2014, j’ai découvert Hortus Nailworks, dans le Lower East village, avec des prix ressemblant aux tarifs parisiens. Ces high end nail salons n’ont cessé de se démultiplier depuis, obligeant les new-yorkaises à comparer les services et surtout à se questionner. Ouvert en 2014, le salon Paintbox hisse encore le niveau. Je n’ai jamais vu un nail bar aussi parfait…

Photographie Lili Barbery-Coulon

Situé down town sur Crosby Street à un bloc de Chinatown, Paintbox a été lancé par Eleanor Langston, ancienne rédactrice beauté du Cosmopolitan américain puis du magazine Self and Fitness. C’est dire si elle a écumé les bars à ongles avant de créer le sien. Son salon est gigantesque et il ressemble plus à une boutique de prêt à porter ou de mobilier design qu’à un espace dédié aux ongles. Pas de pédispa en vue. Ici on ne s’occupe que des mains. On entre d’abord dans un salon de réception avec magazines branchés, canapé bubblegum et wifi. Sur les tables, on choisit à l’aide d’un portfolio le style de manucure que l’on veut obtenir en gel ou en vernis classique. Des French réinventées en couleur. Des lunules colorées ou translucides. Des paillettes appliquées en minuscule triangle à l’extrémité des ongles. Le tout aussi bien photographié que dans un magazine féminin, sur fond coloré, dans un catalogue impeccable qui évolue au fil des saisons.

Photographies Lili Barbery-Coulon, le choix de lectures à l’entrée chez Paintbox

Personnellement je ne veux plus jamais avoir de gel sur mes ongles (destruction programmée de la matrice de l’ongle, asphyxie totale de nos extrémités et addition bien salée niveau santé de la surface : j’ai encore des séquelles sur les orteils d’une séance de vernis semi permanent exécutée il y a plus d’un an) mais on me dit toujours que le nail art ne peut être effectué qu’avec ces textures longue durée. C’est faux ! Chez Paintbox, on peut obtenir n’importe quel style sur ses mains. Evidemment, pas un dessin d’un mini personnage comme Snoopy. Mais les filles, toutes habillées en bleu marine, sont si douées qu’elles peuvent réaliser de vraies folies !

Photographie Lili Barbery-Coulon

Après avoir choisi son style, on s’installe dans la grande salle éclairée par des néons géométriques avec une boisson. Comme les manucures sont bien payées, elles sont vraiment adorables. Leur méthode est bien rodée et pas question de vous arracher les cuticules ou de vous blesser. Elles sont toutes très délicates. Une fois le vernis posé, on s’installe autour d’un grand comptoir en marbre avec des mini sécheuses individuelles pour chaque main. Puis, on peut prendre une photo de sa manucure sur une machine qui vous envoie directement le cliché par email, avec le logo Paintbox incrusté à l’intérieur et les hashtags à inscrire sous votre photo sur les réseaux sociaux. En terme de marketing, c’est tellement intelligent !!! Seul problème : j’ai tellement bougé que j’ai eu du mal à obtenir une photo nette, du coup, ma manucure est plus belle en vraie que sur le cliché partagé dimanche sur Instagram. J’avais opté pour un délire rose bonbon et rouge vermillon. Ca aurait été plus joli sur des ongles bien longs (la manucure m’avait prévenue) mais ça m’a bien amusé et à New York, ce genre de nail art a le mérite d’engager la conversation: « oh my god, show me your nails, they look sooooo cool! »…

Photographies Lili Barbery-Coulon: les ongles de la fille qui s’est occupée de moi! en mode « hot dog day »

Niveau prix, c’est très cher. Mais peut-on comparer ce service à une cheap manucure ? Les tarifs varient de 35 à 68 dollars (selon la nature du vernis, gel ou vernis classique, et le type de design, plus c’est simple, moins c’est cher) sans le tip. Il faudra ainsi encore ajouter 20% en supplément. Un petit luxe qui a déjà séduit le staff de Glossier qui a ses bureaux à un bloc ainsi que les filles du Vogue américain qui me l’ont recommandé !

Photographie Lili Barbery-Coulon: the result! Bon, je n’ai pas eu que des compliments, j’ai vu plein de parisiennes horifiées et mon mec trouve ça assez moche. Moi je m’en fous, ça m’amuse!

Paintbox, 17 Crosby Street, New York, NY 10013, Tel : +1 212 219 2412, réservations en ligne, $35 la manucure en vernis classique, $58 la manucure design en vernis classique, $68 la manucure design en gel