Véritable institution germanopratine, l’espace aquarium Shu Uemura distribue depuis près d’un quart de siècle ses fards multicolores emballés de plexiglas transparent. Le genre de lieu qui donne la fièvre à n’importe quel make-up artiste. Personnellement, ce qui me met en transe ne doit rien aux textures aériennes typiquement japonaises ni au pantonier pastel mais à la collection délirante de faux cils. Plumés, strassés, filés à l’or fin, perlés, trempés dans un bain de paillettes, recouverts de métal, effilés, arachnéens, extravagants ou ultra discrets, ils sont tout simplement irrésistibles. Sauf qu’ils finissent généralement par reposer en paix dans un tiroir de salle de bains sans qu’on n’ait jamais l’audace de les utiliser. D’où l’intérêt de prendre rendez-vous à la boutique pour une pose de faux-cils. Après avoir recourbé nos cils, le maquilleur sélectionne avec nous la paire d’artifices et nous apprend à les poser l’un après l’autre avec une colle spéciale et une pince à épiler. C’est moins compliqué qu’on ne l’imagine mais j’ai une tendance à l’asymétrie qui rend toute tentative ridicule. Si vous êtes aussi douée que moi, laissez faire le professionnel. Une mini frange appliquée sur la base externe des cils naturels suffit à métamorphoser le regard. Ensuite le maquilleur retouche rapidement les yeux avec un peu d’anticerne, de mascara et d’eyeliner. Et l’on ressort transformée en un quart d’heure. Un service unique et vraiment bluffant.