Stéphane Pous
Photographie Lili Barbery-Coulon

Stéphane Pous

Stéphane Pous

C’est au fond d’une jolie cour du onzième arrondissement qu’on trouve l’atelier de Stéphane Pous. Il n’y a d’ailleurs que des artisans installés au rez-de-chaussée de cet immeuble où l’on entend les éléphants du cirque d’hiver barrir même les jours de grand froid. Lorsque je suis arrivée, Stéphane était en train de finaliser la coloration de plusieurs mètres d’extension pour le tournage d’une pub. Vous savez, ces spots où les filles font onduler leur crinière archi brillante en déclarant la guerre aux fourches ? Et bien, ce ne sont pas leurs vrais cheveux ! Enfin, pas QUE leurs vrais cheveux. Vous vous en doutiez sans doute déjà mais quand on voit en live la quantité utilisée pour une seule image, on comprend mieux pourquoi on n’arrive jamais au même résultat dans sa salle de bain.

Photographies lili barbery-coulon. La petite cuisine de Stéphane Pous

J’ai rencontré Stéphane Pous en 2003. J’avais proposé à Vogue un article sur l’obsession du sourcil (Cara Delevingne était encore une inconnue) et les gourous qui officiaient déjà en Californie et à New York. Stéphane m’avait alors raconté ce qu’il faisait pour renforcer une couleur de cheveux en modifiant légèrement la teinte des sourcils. A l’époque, il ne travaillait qu’en studio, c’est à dire pour les séances photo de mode ou pour la pub. Impossible alors de prendre rendez-vous avec ce coloriste ultra doué, à moins d’être l’une de ses copines. Il y a deux ans, il a décidé d’ouvrir son atelier au public. Histoire de respirer un peu entre deux spots publicitaires.

Photographie lili barbery-coulon

L’intérêt pour sa clientèle est double : on se retrouve en tête à tête avec un vrai pro. Mais on a aussi accès à son œil constamment connecté à la mode et à une main formée aux derniers produits sortis. « Je suis toujours surpris quand je vois des coloristes regarder les cheveux avant d’observer le visage d’une cliente, dit-il. Ce qui compte, ce n’est pas de proposer le blond le plus doré ou un platine impeccable. C’est l’harmonie qui est essentielle, l’équilibre avec le teint, la couleur des yeux et des sourcils. » Il comprend tout en un clin d’œil et on n’a pas besoin de se lancer dans un long discours pour expliquer comment on en est arrivé à cet effet paille : il diagnostique le problème et trouve la solution en quelques minutes.

Photographie lili barbery-coulon

Pas étonnant que Caroline de Maigret ou encore Lou Doillon lui fassent confiance depuis plusieurs années. Et quand il n’est pas à Paris en train de s’occuper d’une clique modeuse ou people, il se rend à Moscou plusieurs jours par mois pour colorer les cheveux des russes dans le concept store beauté Mosmake. Alors, évidemment, ça faisait des lustres que je voulais tester ses talents sur mes cheveux fins qui virent au rouge en un rien de temps. Il m’a fait un brun froid, pile comme je lui avais décrit, sans effet casque, avec deux passages de couleur, un supplément de pigments dont il a le secret et surtout des temps de pause différents selon les mèches pour obtenir des nuances très subtiles. Un vrai sans faute.

De 160 à 230€ la coloration (sauf cas extrêmes du genre « j’ai les cheveux longs noirs et je veux passer au platine ». Dans ce cas, Stéphane élabore un devis pour qu’il n’y ait aucune mauvaise surprise). Stéphane Pous, 7 rue Oberkampf, Paris 11e, Tel : 01 48 06 66 40, il y a du wifi dans le salon ce qui permet de s’occuper ou de bosser pendant la coloration